Le mot de la présidente
Toulouse, le 12 Janvier 2014.
Cher.e.s adhérent.e.s, cher.e.s sympathisant.e.s
En cette année 2014 qui commence, AMADES ouvre une nouvelle période d’activités, de réflexions et de productions pour continuer son travail de mise en relation des chercheur.e.s, des professionnel.le.s et des usagers de la santé. Je suis heureuse de pouvoir accompagner à mon tour, après d’illustres présidents et présidente, le destin de cette association francophone, unique et incontournable.
Je suis ravie de pouvoir accueillir toutes celles et tous ceux d’entre vous qui, en France ou partout dans le monde, aimeraient nous rejoindre et participer à la vie de l’association. Je pense notamment aux étudiant.e.s et jeunes chercheur.e.s en anthropologie ou ses disciplines soeurs (sociologie, histoire, géographie, etc. ). Mais je pense aussi aux professionnel.le.s de la santé, qui travaillent dans le public ou le privé et souhaiteraient intégrer les apports de l’anthropologie dans leurs réflexions et leurs pratiques, et aussi aux patient.e.s qui souhaitent se questionner autrement sur leurs expériences avec le monde du soin et de la santé.
Depuis près de 25 ans, AMADES a en effet su se positionner dans le monde de la santé, en France et dans le monde, et elle est maintenant bien identifiée par les anthropologues, comme un lieu de productions scientifiques et d’échanges. Ses colloques bi-annuels, ses publications, que ce soit dans le Bulletin d’AMADES, ou à travers son implication dans la création de la revue Anthropologie & Santé, son Prix de thèse, qui chaque année couronne les meilleures productions et encourage les jeunes chercheur.e.s, ses Causeries, qui viennent d’être réinitialisées en 2013, font d’elle l’une des figures majeures du monde associatif dans la recherche en santé.
Plusieurs défis attendent l’association à partir de 2014, pour lesquels plus que jamais la contribution de chacune et chacun d’entre vous est indispensable.
Nous souhaitons en effet tisser des liens plus étroits entre chercheur.e.s et professionnel.le.s de la santé d’une part, mais aussi avec les associations de patient.e.s, afin de redonner à l’association l’une de ces fonctions initiales : initier et entretenir un dialogue fécond entre tous, autour de problématiques que nous abordons avec des perspectives et des disciplines différentes.
Ainsi, les Causeries d’AMADES se présentent de nouveau comme des moments d’échanges pour partager, avec le public, les expériences et les analyses des anthropologues, des soignant.e.s et aussi des patient.e.s et de leurs associations. La première séance autour du travail de Michel Bozon sur “sexualité, médecine et égalité” a montré combien l’anthropologie continue d’offrir une perspective précieuse pour apprécier la complexité des transformations sociales, politiques et morales qui bouleversent nos expériences de santé, à l’échelon collectif et individuel.
De même, notre prochain colloque, prévu en 2015 à Marseille, à Dakar et à Ottawa, sur la thématique de “la guérison”, s’annonce comme un moment de coopérations et de réflexions conjointes entre professionnel.le.s, usagers et chercheur.e.s autour de cette notion qui mérite une analyse dépouillée de la traditionnelle approche culturaliste, et qui peut diviser soignant.e.s, patient.e.s, et chercheur.e.s…
Association connue et reconnue pour ses capacités à questionner de façon exigeante les pratiques et politiques de santé, AMADES souhaiterait aussi se repositionner dans le champ de la formation professionnelle afin d’apporter une expertise précieuse aux professionnel.le.s qui, dans leur quotidien, rencontrent les problématiques analysées par les anthropologues depuis longtemps. Celles de l’interculturalité, mais aussi au-delà, celles des effets de la globalisation sur les pratiques et recours thérapeutiques, celles de l’organisation des services de santé, notamment…
Enfin, c’est un développement dans le monde francophone qui attend l’association, si de nouvelles antennes peuvent naître à l’instar de l’antenne sénégalaise, afin de la faire exister au-delà des frontières du Nord. C’est un défi important, et nos implantations en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord, et nous l’espérons en Amérique latine, pourraient être les piliers du renouveau de l’association.
Une association ne vit que grâce à la générosité de ses membres et à leur investissement. Plus que jamais, l’association a besoin de toutes et tous pour relever ces différents défis et continuer d’apporter alentour son éclairage précieux. L’assemblée générale qui se tiendra au printemps, l’université d’été que nous souhaitons organiser, la préparation du prochain colloque s’annoncent ainsi comme les rendez-vous importants de cette nouvelle année. Je souhaite vous remercier sincèrement par avance pour vos indispensables contributions généreuses, chaleureuses, conviviales grâce auxquelles AMADES continuera de briller.
Bienvenue et bonne année à toutes et tous.
Amadessement vôtre,
Stéphanie Mulot
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Cyril Farnarier (15 janvier 2014). Le mot de la présidente. Amades. Consulté le 14 juin 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/azm5